L’Amérique centrale est une région très vulnérable au changement climatique et cette période de l’année est particulièrement susceptible aux ouragans et aux tempêtes tropicales. Au cours de ce mois de novembre seulement, la région a été frappée par Eta et puis Iota, qui ont tous deux touché terre dans le nord-ouest de la Côte Caraïbe du Nicaragua et qui ont apporté à toute la région des pluies torrentielles, des vents forts, des glissements de terrain et des inondations. Les dommages sont jusqu’ici incalculables : les rues, les écoles, l’électricité, l’internet et les systèmes qui fournissent l’eau potable détruits ; la population sans abri à cause des maisons laissées en ruines. Les autorités sont toujours en train de compter les disparitions et les morts. Et ceux qui ont souffert le plus ? Ceux qui habitent dans les communautés rurales et les paysannes et paysans.
En plus de cette crise climatique, la classe de paysans du Honduras, du Guatemala, du Salvador et du Panama pâtit déjà des politiques des gouvernements néolibéraux. Dans les deux crises actuelles, l’une créée par la pandémie COVID-19, la plus récente par Eta et Iota, ces gouvernements en ont profité pour enrichir la classe dominante au lieu de protéger les vies. Avec une importante partie de la population de ces pays réfugiée dans des abris temporaires, sous les ponts et dans les rues, où ils ont peu d’accès à l’eau potable, le nombre de cas de COVID risque fort d’augmenter. De plus, la perte massive des récoltes des haricots, du maïs, des légumes et des animaux signifie une augmentation de la crise alimentaire.
Dans ce contexte, La Via Campesina affirme : « Seul le peuple peut venir en secours au peuple ! » Nous affirmons avec insistance que la véritable solution de cette crise climatique, c’est l’agroécologie des paysannes et paysans. En plus de sauver les vies dans l’urgence immédiate, il faut construire les paysages agroécologiques qui deviendront résilient aux orages à venir et qui s’assureront que nos communautés aient accès à la nourriture saine.
La Via Campesina apporte toute sa solidarité aux peuples et aux mouvements paysans de l’Amérique centrale pour reconstruire les fermes, les maisons et les communautés de la région. Nous demandons que les gouvernements défendent les vies et répondent aux besoins du peuple et nous soutenons les forces progressistes qui ont organisé les programmes de prévention, d’atténuation et de restoration. Nous appelons aussi les organisations internationales, les agences de l’ONU et les individus favorables à notre mouvement pour qu’ils expriment concrètement leur solidarité avec la campagne organisée par la région de l’Amérique centrale : « seul le peuple peut sauver le peuple ! »